«Longtemps un épiphénomène, les gated communities — enclaves résidentielles privées protégées par des murs ou grilles et à l'entrée réservée aux seuls résidents ou leurs invités — prospèrent dans le monde entier. Elles ne relèvent plus d'une aberration urbaine ou de simples «ghettos pour riches», mais incarnent l'aboutissement d'une évolution, peut-être inexorable, de la ville contemporaine où la mixité et l'hétérotopie deviennent l'exception. Observant Los Angeles — the Wonder City of America — l'ouvrage éclaire les conditions d'apparition du phénomène: étalement, insécurité, ségrégation raciale ou sociale, hégémonie du marketing, privatisation de l'espace public... Dans l'environnement incertain des mégapoles où tout est démesuré, sans qualité, et l'habitant un être nomade, le salut apparaît dans de petites communautés homogènes, où la réminiscence du village le dispute au modèle du parc à thèmes. Parcs, campus, gated communities et autres enclaves privées, autarciques, structurées en réseau, forment l'alternative à la ville traditionnelle. Partout, le domaine commun, celui de l'espace civique partagé et libre, se voit remplacé par des territoires morcelés, repliés sur eux, «contrôlés»: celui des gangs et des exclus ou celui des tenants du rêve américain.»
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